Fausse couche, plus courante que l’on ne pense, un sujet pourtant tabou.
C’est certain que nous quand on tente d’avoir un bébé, on parle rarement de fausse couche.
Pourtant, ça arrive assez souvent, entre 10 et 20 % des grossesses.
Pour mon premier enfant tout s’est très bien passé, je n’ai eu aucun souci.
Il est vrai qu’autour de moi j’entendais certaines personnes faire des fausses couches, mais rare celles qui en parlaient réellement.
Nous sommes donc en essai bébé 2 depuis août 2018.
Je suis tombée enceinte début janvier et je viens de perdre le fœtus ( je ne veux pas l’appeler bébé, car c’était encore un embryon, je n’étais qu’à 9sa même si ça correspond déjà à un peu plus de 2 mois…).
Nous sommes allés tous confiant avec chéri à l’écho de datation chez ma gynécologue, j’avais rempli les papiers permettant de faire les tests pour la trisomie. La gynécologue nous a charrié sur le fait qu’il y en avait bien qu’un seul, et au fur et à mesure de l’échographie nous avons vu son visage se décomposer littéralement.
Elle était très mal à l’aise et cherchait quelque chose qu’elle ne trouvait pas, le cœur du fœtus…
Elle nous a donc annoncé qu’elle ne trouvait pas de rythme cardiaque et qu’elle pensait que je venais juste de faire une fausse couche. En effet, l’embryon était déjà très bien développé et correspond à la date exacte du jour de l’échographie.
D’un seul coup, le temps s’arrête, j’ai eu un peu de mal à réaliser ce qui se passait.
Je pensais que dans mon ventre, je portais la vie…
Ma gynécologue m’a alors aiguillé en m’envoyant vers l’hôpital le plus proche. En effet, il fallait évacuer cet embryon sans vie, et pour cela, il faut absolument passer par l’hôpital.
C’était le soir, il a fallu que j’attende le lendemain avant de pouvoir les contacter.
J’ai tenté de les appeler à la première heure, je suis tombée sur la secrétaire qui m’a dit que le gynécologue de garde était occupé et qu’elle me recontactera pour prendre rendez-vous avec moi.
J’ai donc passé la matinée au travail en attendant patiemment ce coup de téléphone pour réellement être sûr de ce qui m’arrivait.
Elle m’a rappelé à 13h en me disant qu’il fallait que je vienne d’urgence à l’hôpital.
Chéri m’a donc accompagné et nous nous sommes rendus au plus vite aux urgences gynécologiques, nous avons attendu 45 minutes avant d’être pris en charge par une interne en gynécologie.
Pendant ce temps-là, j’ai dû verser toutes les larmes de mon corps, sûrement les hormones, le choc de l’annonce, la déception…
Je sais la nature est bien faite, si cet embryon n’a pas survécu, c’est qu’il n’était sûrement pas viable par la suite, un problème chromosomique ou une malformation. C’est donc un mal pour un bien. C’est également une chance que cela ne me soit pas plus tard dans la grossesse, et que je ne porte encore qu’un embryon et non un bébé.
Mais en deux mois, on a pu s’imaginer des choses, programmer notre futur à quatre.
Par chance nous ne l’avions pas annoncé à nos familles, car je suis tout de même prudente et je préférais attendre les trois mois de grossesse. Quant à BabyB, je préférais attendre d’avoir un ventre bien arrondi afin que ne trouve pas le temps trop long .
C’est pour vous dire que je ne regrette pas cette décision, mais ce n’est pas une raison pour cacher cette fausse couche. Mon entourage a le droit de savoir, notamment si un jour, ils sont concernés, ils se diront qui ne sont pas les seuls touchés.
C’est un sujet beaucoup trop tabou, ça arrive quand même dans quasiment 20 % des grossesses.
J’ai tout respecté, je n’ai pas bu de café, j’ai fait attention à ce que je mangeais, etc. je pense que je ne suis pas directement responsable de cette fausse couche. Mais ce ce deuil n’en est pas plus facile.
Après m’avoir examiné la gynécologue, m’a proposé deux alternatives une prise en charge médicamenteuse malgré l’état avancé de la grossesse ou la chirurgie.
Honnêtement, après cette épreuve, je n’étais pas prête à subir une épreuve physique (avec anesthésie etc.).
J’ai donc pris l’option médicaments.
Sur le moment, je me suis renfermée, j’ai tout de même laissé chéri m’accompagner, car il était aussi concerné que moi, mais je n’étais pas très ouverte, je n’avais pas envie de parler, j’avais besoin de faire mon deuil tranquillement. J’avais besoin d’évacuer cet embryon sans vie de moi. Je souhaitais vite passer à autre chose.
Malheureusement l’option médicaments n’a pas fonctionné, j’ai dû retourner trois fois à l’hôpital pour reprendre des médicaments. J’y suis retournée toutes les 48 à 72h. L’interne en gynéco qu’il m’a suivi par la suite était beaucoup plus assidu et prenait le dossier bien charge.
Je voulais absolument que les médicaments fassent effet, je ne souhaitais pas faire un curetage.
Les côtés négatifs des médicaments sont les effets secondaires, nausées, diarrhées, ballonnements et maux de ventre.
La dernière prise de médicaments a fonctionné, malheureusement, j’ai eu des complications, puisque j’ai fini par faire une hémorragie en pleine nuit. J’ai mis du temps à réaliser, en effet à l’hôpital, ils m’avaient expliqué que j’allais perdre beaucoup de sang, j’ai donc mis du temps à percuter ce qu’il m’arrivait. Chéri aussi pensait que c’était normal et m’a incité à attendre. J’ai donc attendu quasiment cinq heures dans cette situation. J’ai fait plusieurs malaises ce qui nous a aidé à réaliser.
J’ai donc dû aller en urgence à l’hôpital, j’ai alors subi une intervention (curetage sans anesthésie) pour pouvoir régler le problème. Je ne rentrerais pas dans les détails.
Je veux vous raconter mon histoire afin que si cela vous arrive, vous réagissiez plus vite que moi.
Je partage cette expérience, car je me dis que ça peut servir à d’autres. En effet, comme m’a dit la sage femme ce n’est pas le genre d’histoire qu’on le se raconte entre copines autour d’un café (cela reste très intime et personnel, c’est un choc émotionnel et ce n’est pas facile d’en parler).
Ecrire, c’est ma façon à moi de mettre des mots sur cette histoire et de tourner la page définitivement.
Et, ça m’empêche d’affronter les autres. Cela m’évite d’en parler en face à face.
Le corps est bien fait, il reste mystérieux, mais je suis certaine qu’il va m’étonner. Je garde espoir pour la suite.
Bon courage à toute si vous traversez cette épreuve.
Bravo. L écriture et le partage est thérapeutique. Je suis certaine que tu vas aidée d autres personnes dans cette épreuve et souffrance. Gros bisous
Oui je l’espère
Bonjour, votre article m a touché, j ai connue cette situation 2fois malheureusement. La première fois, enceinte de 8sa,le gyneco m a simplement dit « c est fini », voilà le choc ! Retour à la maison avec ces fameux comprimés, et la une attente interminable jusqu au « ploc » dans les toilettes… Le pire bruit de ma vie. 2eme fausse couche au travail, enceinte de 9sa,je me rends aux urgences pr des pertes de sang inquiétantes. On me répond que tout va bien et que je peux retourner travailler. Bizarre,et mauvais présentement… Le soir, retour aux urgences, grosse hémorragie, et je perds le bébé. On me dit que si j étais restée couchée je l aurai peut être pas perdu… Fantastique ! Ces deux fausses couches ont été terribles à vivre, entre tristesse, culpabilité, sentiment d incompétence, colère, injustice.. Bref je suis passée par tous les états je crois. Une aide psychologique m a beaucoup aidé à l époque. J en ai aussi parlé autour de moi, pr me rendre compte que finalement ça n arrive pas qu aux autres et que bcp de femmes ont du vivre cette épreuve. Aujourd’hui j ai 2 enfants en bonne santé et une troisième qui arrive dans 4 mois. Il ne faut pas minimiser tout ça et surtout ne pas avoir honte et oser en parler !!! Pr ma troisième grossesse, je l ai annoncé à mes proches des que j ai su que j étais enceinte. Si je l avais perdu, j aurai aimé avoir leur soutient. Je ne comprends pas vraiment cette histoire d attendre 3 mois pr l annoncer, car les gens qu on aime sont aussi la pr nous aider dans les mauvais moments. Bon courage à toutes celles qui vivent cette expérience, et surtout n ayez pas honte, faites juste confiance à la nature qui, en générale, fait bien les choses…
Merci pour ton témoignage ! C’est un beau message d’espoir !
Et félicitation pour ta grossesse !
Bravo c’est super décrire comme tu l’a fait, en tout cas, soit forte pour la suite, j’ai fait une FC avant Nolan et regarde j’ai eu 2 beaux bébés en pleine forme. Comme tu dis la nature et notre corps font bien les choses.
merci ! Je me suis senti tellement désemparée et seule que je veux que les femmes sachent que beaucoup passent par là. Je crois que ça m’aide aussi à garder espoir pour la suite …
Bel article qui pourra sûrement en aider certaines. j’avais vu ton post sur Insta, j’ai répondu mais ne sachant vraiment que dire…la fausse couche est quelque chose de si injuste, qui me fait si peur…parfois il n’y a aucune raison, c’est comme ça…mais malgré ce qu’on nous dit, on a forcément rêvé ce bébé, surtout quand c’est un bébé désiré. 9 sa mine de rien ça laisse du temps pour s’imaginer les choses. Je te souhaite donc que tout avance comme tu le souhaite.
Merci d’avoir pris le temps de me lire et de m’écrire. Cela me touche vraiment…